Avez-vous déjà entendu parler des 7 merveilles du monde ?
Au sein d’Acewa’la, cela nous a inspiré pour mettre en avant une liste de merveilles situées exclusivement en Centrafrique. En effet, de nombreuses personnes se demandent quels lieux visiter en Centrafrique en dehors de la capitale Bangui.
Le pays a pourtant un beau potentiel touristique, en s’orientant vers un écotourisme durable basé sur le respect de la nature et des populations locales. Eh oui, la Centrafrique regorge de paysages naturels magnifiques ! Elle a une nature luxuriante préservée, une faune remarquable, des sites reflétant les vestiges de l’histoire… Bref vous l’avez compris, la beauté est présente aux quatre coins du pays.
Allez c’est parti, venez découvrir 7 merveilles incontournables du patrimoine de la Centrafrique :

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1° Parc Manovo-Gounda Saint-Floris

Démarrons la liste des 7 merveilles avec le parc national Manovo-Gounda Saint-Floris. Il est situé au nord-est de la République centrafricaine, plus précisément dans la préfecture du Bamingui-Bangoran, à plus de 800 km de la capitale Bangui. Le parc a une superficie totale de 1,74 millions d’hectares (174 000 km²). Un corridor relie directement ce parc au Parc national de Bamingui-Bangoran.
Avec sa vaste superficie, le parc Manovo-Gounda protège la plus grande savane de l’Afrique centrale. Le parc se situe sur deux climats différents : son écosystème est unique avec la présence de plaines herbeuses humides au nord et de savanes arborées au sud. Trois grandes rivières traversent le bassin dans lequel est situé le parc : le Manovo, la Koumbala et la Gounda. D’ailleurs, on trouve aussi plusieurs cascades d’eau intéressantes à proximité du parc. La plus belle et impressionnante est la chute de Matakil, issue de la rivière Koumbala, qui dépasse les 50 m de hauteur !
Ce parc national, créé en 1974, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988, ainsi que sur la liste du patrimoine mondial en péril par le milieu naturel.
La faune du parc Manovo
Le parc contient 57 espèces de mammifères, ce qui constitue la faune la plus riche parmi les différents parcs de la Centrafrique.
Notons que la concentration d’hippopotames dans la mare de Gata en avril 1985 détient jusqu’à aujourd’hui le record mondial de la plus haute concentration au m² de cet animal. Malheureusement, à l’heure actuelle, le nombre d’hippopotames s’est considérablement réduit à cause du braconnage.
Ce parc a donc tous les atouts pour créer des souvenirs inoubliables !
Cliquez ici pour en savoir plus sur le parc Manovo-Gounda Saint-Floris.
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2° Parc National Dzanga-Ndoki

Le parc national de Dzanga-Ndoki est un parc au sud-ouest de la Centrafrique, à plus de 500 km de la capitale Bangui. Il se situe dans la préfecture de la Sangha-Mbaéré dont le chef lieu est Nola. Créé en 1990, il fait partie de la forêt tropicale dense du pays, avec une superficie de 1 260 km².
Ce parc a rejoint en 2012 la liste des sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco pour sa biodiversité exceptionnelle.
Le parc est également inclus parmi les aires protégées du parc Trinational de la Sangha (géré conjointement par la Centrafrique, le Congo et le Cameroun). Nous souhaitions absolument partager ce site parmi les 7 merveilles que vous pouvez découvrir en Centrafrique. En effet, on a la possibilité d’y rencontrer une faune et une flore très diversifiée, tout en étant guidés par des pygmées Ba’Aka lors d’excursions au sein de la forêt.
La réserve spéciale de Dzanga-Sangha, qui est une aire protégée, est accolée au parc Dzanga-Ndoki. Certains opérateurs touristiques qualifient cette réserve de « beauté rare ». Ceci notamment grâce à l’exceptionnelle Saline aux Éléphants (à Dzanga Bai), située à côté de la ville Bayanga, où l’on peut apercevoir les éléphants d’une manière unique au monde.
Notons que le parc Dzanga Ndoki et la Réserve de Dzanga Sangha forment ensemble l’Aire Protégée de Dzanga Sangha (APDS). Il est estimé que cette Aire accueille depuis 1995 environ 600 visiteurs par an, avec des pics pouvant monter jusqu’à 1100 visiteurs. Financièrement, le tourisme en 2009 au sein de l’APDS aurait généré un chiffre d’affaires global annuel de l’ordre de 121 millions FCFA (environ 184 000 €) grâce aux 600 visiteurs.
Profitez donc du calme pour faire une navigation le long de la rivière Sangha, où vous pourrez apercevoir crocodiles et hippopotames.
Cliquez ici pour en savoir plus sur le parc Dzanga-Ndoki.
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3° Chutes de Boali

Il s’agit des chutes les plus connues de la Centrafrique. Elles sont dans la liste des incontournables du pays à visiter pour le touriste. On les trouve donc tout naturellement dans notre liste des 7 merveilles. Elles sont à environ 70 km au nord de Bangui et font partie de la préfecture d’Ombella M’Poko. Il s’agit plus précisément des chutes de la rivière Mbali à proximité de la ville Boali.
Avec une hauteur de 55 m, elles font parties des chutes les plus impressionnantes du pays.
A titre de comparaison, les célèbres chutes du Niagara (au Canada) ont un dénivelé de 52 m. Les chutes de Boali font partie des lieux les plus visités de Centrafrique, avec un flot d’environ 50 000 touristes chaque année. Le paysage est en effet magnifique, avec un débit important d’eau glissant le long de la falaise, puis allant serpenter à travers la nature verdoyante.
En plus de l’attrait pour sa chute, la rivière Mbali sert de barrage d’électricité depuis les années 1950. L’énergie produite par les centrales électriques de Boali alimente notamment la capitale Bangui en électricité.
Plus globalement, la Centrafrique bénéficie d’un réseau hydrographique développé qui est la source de plusieurs chutes remarquables dans diverses zones du pays. Ce réseau hydrographique est idéal pour développer un accès à l’électricité dans l’ensemble du pays, en complément d’une autre source d’énergie.
Cliquez ici pour en savoir plus sur les chutes de Boali.
4° Chutes de la Kotto

Moins connues que les chutes de Boali, les chutes de la Kotto sont au sud-est de la Centrafrique, à environ 600 km de Bangui. Elles sont à environ 5 km de la ville Kembé, dans la préfecture de la Basse-Kotto. On aperçoit ces magnifiques chutes depuis le pont qui enjambe la rivière Kotto.
D’une hauteur de 15 m, les chutes de la Kotto font parties des belles chutes à visiter en Centrafrique.
En effet on caractérise cette chute par une cascade en forme de V, par sa roche noire sur laquelle l’eau s’écoule avec un débit puissant, et par la végétation qui entoure la rivière. En période de saison sèche, lorsque le débit est moins important, les chutes laissent découvrir un escalier rocheux.
Un espace de pique-nique a été aménagé au bord de la Kotto, en amont des chutes. Le voyageur peut ainsi se baigner dans une eau calme, tout en faisant attention au courant qui pourrait l’entrainer accidentellement vers le gouffre. D’ailleurs, il arrive que des hippopotames se fassent entraîner par le courant et que l’on retrouve leur corps en bas de la chute.
Pour avoir un autre point de vue, il est possible d’apercevoir les chutes d’en bas. Il faut dans ce cas descendre à pied via les hautes marches des rochers (plutôt en saison sèche, et avec précaution).
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5° Mont Ngaoui

Le mont Ngaoui est une montagne qui se trouve sur le massif de Yadé, dans le nord-ouest de la Centrafrique. Il se situe plus précisément dans la préfecture de l’Ouham-Pende, à proximité de la ville de Bocaranga.
Le point culminant du mont Ngaoui est le plus haut de toute la Centrafrique avec une altitude de 1 410 m !
Le massif de Yadé est un massif montagneux qui s’étire du nord-ouest de la Centrafrique jusqu’au nord-est du Cameroun. Ce massif est lui-même inclus dans la partie orientale du massif de l’Adamaoua (également écrit Adamawa). Il s’agit d’une montagne s’étendant du sud-est du Nigéria jusqu’au nord-ouest de la Centrafrique, en passant par le centre-nord du Cameroun.
Le granite constitue la roche principale du massif de Yadé, qui possède un plateau central et divers sommets entre 1 000 m et 1 300 m de hauteur.
Restons attentifs sur la carte géographique : la rumeur dit que certains ont essayé de placer le Mont Ngaoui du côté camerounais. Mais le mont Ngaoui fait bien partie des 7 merveilles centrafricaines !
6° Gravures rupestres de Lengo

Lengo est un village du sud-est de la Centrafrique à proximité de Bakouma, dans la préfecture du Mbomou. Le site préhistorique où se trouvent les gravures de Lengo est à 1 km de ce village. Les roches latéritiques occupent à ce jour une longueur de 200 m de long, avec les végétaux qui les protègent et les entourent.
Plus de 500 figurations d’art rupestre et plusieurs centaines de cupules sont répertoriées au sein de la roche.
Une figuration est un dessin représentant des éléments de la nature. Une cupule est une sorte d’enveloppe entourant la fleur ou le fruit de certains arbres.
En 2006, l’état de conservation des figurations n’était pas uniforme. Certaines gravures étaient en très bon état, tandis que d’autres commençaient à s’effacer ou à être recouvertes par la végétation et la terre. La protection et la réhabilitation de ces gravures rupestres est important afin de conserver le site et de poursuivre les analyses archéologiques.
Une variété de MOTIFS
Les motifs ont été réalisés avec la technique de creusement par piquetage, suivi d’une étape de poli pour lisser les traits. Selon les recherches, certains historiens ont estimé que les motifs ont été réalisés durant l’âge du Fer.
On retrouve les 4 thèmes suivants sur les motifs : animaux, figurations humaines, armes, signes divers. Ces motifs semblent avoir été réalisés à la même période.
La RCA a proposé en 2006 le site des gravures de Lengo parmi la liste indicative des sites centrafricains à destination de l’Unesco. Le but était d’inscrire le site au patrimoine mondial de l’Unesco, d’où sa présence parmi les 7 merveilles.
Cliquez ici pour en savoir plus sur les gravures de Lengo.
7° Mégalithes de Bouar

Pour clôturer la liste des 7 merveilles, nous ne pouvions pas passer à côté de celle qui suit. Les mégalithes de Bouar sont dans le nord-ouest de la République centrafricaine, dans la préfecture de la Nana-Mambere. Elles se répartissent sur une surface d’environ 7 500 km² autour de la ville de Bouar (environ 130 km de long sur 30 km de large).
Les mégalithes sont des monuments en pierre de grandes dimensions. Certaines pierres à Bouar mesurent jusqu’à 5m de haut.
On les interprète comme une indication de lieux de sépultures. Les mégalithes ont fait l’objet d’études, notamment par l’archéologue Etienne Zangato (lien du livre ici).
Cette zone est considérée comme une zone d’une grande richesse scientifique car faisant partie de l’Afrique préhistorique. A titre de comparaison, il est estimé que les mégalithes de Bouar sont datées de la même époque que les mégalithes de Stonehenge en Grande-Bretagne (environ 3 000 avant J-C).
La région de Bouar possède une forte densité des pierres. Cela fait des mégalithes de Bouar un site unique au monde et incontournable d’un point de vue archéologique.
Un besoin de protection est nécessaire afin de conserver la zone des mégalithes et poursuivre des analyses historiques. En effet les sites ont tendance à se dégrader à cause de l’érosion, de l’utilisation des pierres par la population pour faire de la construction, ou du contact des animaux sur ces pierres.
DES MÉGALITHES Singulières
Plusieurs spécificités distinguent les mégalithes de Bouar par rapport à d’autres sites contenant des mégalithes :
- elles se trouvent à la source d’un cours d’eau,
- elles s’orientent vers l’est ou dans la direction du cours d’eau,
- l’épaisseur des pierres est similaire sur l’ensemble du site,
- les cistes (arbrisseaux) sont présents à la périphérie du site,
- les pierres sont disposées en cercles.
Pour info, les mégalithes de Bouar ont fait l’objet d’un dossier soumis en 2006 dans la liste indicative de la RCA à destination de l’Unesco. Le but était d’inscrire le site au patrimoine mondial de l’Unesco.
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Bon, on a bien essayé de jouer le jeu des 7 merveilles. Mais soyons honnêtes, nous ne pouvions pas nous contenter de partager seulement 7 sites. Alors voici en bonus 2 lieux centrafricains incontournables :
8° Gravures rupestres de Matchika-Bambari
Les gravures de Matchika sont situées à proximité de Bambari, dans la préfecture de la Ouaka (au centre de la RCA). Ces gravures sont accessibles après une traversée d’une dizaine de kilomètres à pied dans la savane arborée. On les a découvertes dans les années 1930 et elles ont fait l’objet d’études historiques.
Il est estimé que les gravures remontent au 19e siècle.
Plusieurs historiens/archéologues ont étudié ces gravures. Nous vous partageons ci-dessous quelques conclusions établies par Dieudonné Komboro-Ngbalet.
12 sites sont répertoriés, parmi lesquels on trouve des dessins représentant des animaux, des empreintes de pied, des armes (principalement des couteaux de jets), des formes géométriques ainsi que des cupules.
Les populations locales auraient indiqué aux archéologues que Téré, un personnage de la mythologie en République centrafricaine, serait à l’origine de ces motifs. Une autre interprétation des archéologues désigne plutôt les habitants du 19e siècle comme créateurs de ces motifs.
Ce site fait partie du patrimoine centrafricain à protéger afin de poursuivre les analyses historiques.
9° Gorges de la Pipi
Présentons pour finir les Gorges de la Pipi, situés dans la préfecture de la Haute-Kotto (au nord-est de la Centrafrique).
La Pipi est une rivière d’une longueur de 182 km, qui circule à travers des plateaux gréseux (constitués de la roche nommée « grès »). La rivière passe également dans la ville Ouadda qui se trouve à 9 km des Gorges de la Pipi.
Qu’est-ce qu’une gorge en géographie ? Il s’agit d’un passage entre deux reliefs suite à l’érosion de la roche. Les Gorges de la Pipi sont une arche naturelle rocheuse située à 9m au-dessus du niveau de l’eau. Elles ont été creusées par la rivière Pipi à travers le terrain en grès. D’ailleurs, cette zone se trouve à une altitude de 725 m. D’après les analyses, le haut de l’arche aurait constitué auparavant le fond de la rivière.
On aperçoit depuis l’arche plusieurs « marmites de géant » avec des stratifications obliques.
Une « marmite de géant » est une cavité naturelle plus ou moins cylindrique percée dans la roche par des cours d’eau.

Photo d’exemple d’une marmite de géant dans le Gard (France) semblable à celles présentes aux Gorges de la Pipi. (© Hugo Soria)
La rivière Pipi prend sa source au sein du massif des Bongo. Ce massif montagneux de forme triangulaire, est présent en Centrafrique, au Soudan, et au Soudan du Sud. Son point culminant, le mont Toussoro avec un pic à 1330m de hauteur, se situe en République centrafricaine (dans la préfecture Vakaga).
Pour l’instant, il existe peu de documentation pour illustrer ce site touristique et mettre en avant la beauté du lieu.
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Et voilà, vous avez maintenant un bel aperçu de sites magnifiques en Centrafrique ! D’autres lieux admirables existent en Centrafrique, on se note de vous les partager dans une prochaine liste.
Et pour vous, quelles sont les 7 merveilles de Centrafrique à visiter absolument?