Le koko, plat spécifique de République Centrafricaine (RCA) par Acewala
faune et flore, gastronomie, histoire-géo

Koko

Plat incontournable centrafricain, le « koko » est constitué de feuilles issues de lianes. Ces feuilles sont de couleur vert foncé brillant. Les pygmées prélèvent les feuilles lorsqu’elles sont jeunes, dans la forêt tropicale humide. Elles sont ensuite coupées très finement grâce au savoir-faire des femmes Ngbaka (ethnie originaire de la Lobaye). Son nom latin est Gnetum africanum.

La plante grimpante est appelée selon différents noms dans d’autres pays. Ainsi on l’appelle nkumu au Gabon, mfumbwa en RDC, okok ou eru au Cameroun, afang ou ukasi au Nigéria. (1) Contrairement aux feuilles très fines, caractéristiques de la découpe centrafricaine, dans les autres pays la découpe traditionnelle des feuilles est à l’origine plus épaisse.

Koko(ko) : un plat centrafricain par excellence

On cuisine les feuilles avec une sauce à base de pâte d’arachide et d’oignons. Le plus souvent avec des morceaux de viande (« koko na nyama ») ou du poisson séché (« koko na susu »). La population en Centrafrique cuisine avec des feuilles fraîches, tandis que la diaspora utilise des feuilles séchées. D’ailleurs à Bangui, on achète d’abord les feuilles entières. Puis on les confie à une commerçante dont la spécialité est de découper ces feuilles très finement à la centrafricaine.

Le koko est un plat centrafricain avec une saveur unique que l’on ne retrouve nulle part ailleurs !

Le « gozo » (boule de farine de manioc) mais aussi le « mangbere » (pâte de manioc cuite à la vapeur) accompagnent idéalement le koko. Le « yabanda » est la version sans pâte d’arachide de ce plat : plus léger, il est préparé plus simplement à base des feuilles et d’oignons. On peut l’agrémenter de poisson, viande, chenilles (makongo), sauterelles (kinda gozo) … Vous l’avez compris, le yabanda est savoureux !

Quant au « ngbin », on peut le qualifier de cousin du koko : on découpe finement ses feuilles et il se cuisine de manière similaire.

Une plante solide, mais qui est menacée

Le koko constitue une source riche en protéines, acides aminés, lipides et minéraux. Parmi les minéraux, on trouve le potassium, le phosphore, le calcium, le magnésium, le sodium ou encore le chlore. Le koko est non seulement utilisé comme un aliment diététique, mais également en médecine pour soigner la nausée. Les tiges peuvent aussi servir comme tisane pour faciliter les accouchements. (2)

Avec une demande en pleine croissance, le prélèvement en forêt menace la préservation de l’espèce. En effet, les quantités de koko à l’état naturel sont en grande baisse car surexploitées. Le Cameroun a ainsi commencé depuis les années 2000 à cultiver la plante en pleine forêt. Le koko ne pousse qu’en s’appuyant sur les troncs d’arbres. Une fois planté, sa durée de vie est d’environ 10 ans.

C’est un incontournable à tester sous ses différentes formes !

Source (1) / Source (2)

You might also like